Piqûres de tiques : quels risques pour un cheval ?

par | Juil 6, 2021 | Pathologies

En été, les écuries sont envahies de tiques. Chez le cheval, une piqûre de tique peut très bien être anodine mais il n’est pas rare qu’elles soient porteuses de maladies très dangereuses comme la piroplasmose, la maladie de Lyme ou la fièvre hémorragique équine. Pour éviter le développement de ces maladies, il est primordial de comprendre comment agissent les tiques et quels en sont les risques.

Comment les tiques arrivent sur un cheval ?

tiques sur les chevaux

Il existe plusieurs types de tiques chez le cheval : Dermacentor reticulatus, Dermacentor marginatus, Ixodes ricinus et Rhipicephalus bursa. Elles sont présentes sur tout le territoire de la France et apparaissent davantage dans des conditions d’humidité et de fraîcheur, comme les forêts.

Notons tout de même que d’autres types de tiques sont plus attirées par le climat méditerranéen. Leur cycle de vie est composé de repas sanguin (période durant lesquelles elles s’attachent au cheval pour se nourrir du sang) puis de période de reproduction lors de laquelle elles pondent en grande quantité.Les tiques apparaissent davantage du printemps à l’automne, car elles préfèrent un climat doux. Elles peuvent tout de même survivre aux hivers les plus chauds.

Les tiques arrivent sur le cheval en se laissant tomber de leur point d’observation. En effet, elles se logent généralement dans les branches, buissons ou haies et attendent leur proie. Une fois sur le cheval, les tiques se cachent généralement dans les plis de la peau. On les retrouve alors dans les crins (à la base de la crinière et de la queue) ou au niveau des cuisses, du fourreau, des mamelles et des oreilles. C’est principalement pour cela que les tiques ne sont pas perçues et retirées assez rapidement.

Quelles maladies découlent des piqûres de tique chez les chevaux ?

Chez le cheval, les tiques représentent un vecteur de transmission d’agents pathogènes qui inclut des parasites, des virus et des bactéries. Les tiques peuvent alors transmettre la maladie de Lyme, la piroplasmose ou la fièvre hémorragique équine. Globalement, la distribution géographique de certaines espèces de tiques a évolué ces dernières années en raison du réchauffement climatique et des activités humaines.

Piroplasmose

La piroplasmose est une maladie parasitaire très dangereuse pour le cheval. Elle est causée par la piqûre de tique. Cette piqûre répand sa salive dans le sang du cheval en plus d’un protozoaire. Les deux parasites connus à l’origine de la piroplasmose sont : Babesia caballi et Theileria Equi.

Cette maladie peut être inapparente chez certains chevaux tandis que d’autres développent une forme grave. Les symptômes se traduisent par une forte et soudaine fièvre, une anémie (perte de globules rouges), un itère (les muqueuses jaunissent) ainsi qu’une grande fatigue.

La piroplasmose ne se transmet pas directement entre les chevaux mais un cheval porteur « sain » peut servir de réservoir pour une tique qui transmettra par la suite la maladie à un autre cheval lors de son repas sanguin.

La piroplasmose est compliquée à soigner car il n’existe pas de traitement spécifique. Cependant, l’administration d’imidocarbe ou d’oxytétracycline est souvent adoptée. La piroplasmose est très contrôlée à l’étranger. Ainsi, dans de nombreux pays, il est obligatoire que le cheval présente un résultat négatif au test de la piroplasmose afin de rentrer sur le territoire.

piqures de tiques maladies

Maladie de Lyme

La maladie de Lyme, également appelée borréliose, est causée par la bactérie du nom de Borrelia burgdorferi qui se transmet par la piqûre d’une tique infectée. Les tiques concernées par la maladie de Lyme évoluent dans un cadre de vie frais et humide, la forêt étant leur lieu de prédilection. Cependant, un cheval peut tout de même se faire mordre par une tique en vivant en box.

Pour contracter la maladie, le cheval doit avoir été piqué durant 24 heures par la tique, il faut donc agir vite lorsque l’on repère une tique sur le cheval. Actuellement, près de 12 à 48% des chevaux auraient déjà été en contact avec la bactérie sans pour autant contracter la maladie de Lyme.

Chez le cheval, les symptômes de la borréliose sont variables et difficiles à déceler. Il est même possible que certains chevaux soient asymptomatiques. Mais généralement, on peut reconnaître son apparition par une hyperthermie modérée, l’apparition de raideurs et de troubles locomoteurs (boiterie intermittente et inflammation articulaire), une hyperesthésie (forte sensibilité à la lumière), une uvéite et une dysphagie.

La maladie de Lyme se traite avec l’administration d’antibiotiques tétracyclines. Le traitement est assez long (jusqu’à plus de 4 semaines). Cependant, l’administration du traitement aux chevaux asymptomatiques est déconseillée afin de ne pas créer une antibiorésistance. En effet, il peut déclencher des effets secondaires sur la flore digestive et urinaire.

Fièvre hémorragique équine

Les tiques peuvent également transmettre d’autres virus comme la fièvre hémorragique équine ou l’encéphalite équine de l’Est. Ce sont des affections très graves qui peuvent être mortelles pour le cheval mais heureusement, très peu de cas ont été recensés à l’heure actuelle.

La contamination se fait par les piqûres de tiques infectées qui mordent le cheval et lui transmettent le virus.

Une autre affection connue est également la Fièvre de Crimée-Congo, qui touche principalement les climats méditerranéen comme le sud de la France et la Corse. Cette maladie n’est pas mortelle pour le cheval mais elle peut l’être pour l’Homme.

Pour résumer, les tiques présentent de réels risques sanitaires pour le cheval et pour l’Homme. Il est donc fortement conseillé de retirer les tiques dès que l’on en constate sur le corps du cheval et de limiter leur apparition.

Comment lutter contre les piqûres de tiques chez un cheval ?

Afin de lutter contre les piqûres de tiques, il faut limiter leur apparition puis les retirer dès que l’on leur présence sur le cheval.

Lutter contre les piqures de tiques

Prévenir l’apparition des tiques 

Comme nous l’avons vu, les tiques préfèrent les lieux frais et humides ou au contraire les climats secs et chauds selon l’espèce. Il est donc important de repérer les potentiels lieux de vie des tiques selon la région. Ainsi, il est conseillé d’éviter les passages dans les forêts, buissons et haies dès le printemps et jusqu’à la fin de l’été.

Cependant, l’extérieur étant bénéfique pour le cheval, il est conseillé d’appliquer du spray anti-insectes dès que le cheval sort puis de procéder à un contrôle complet pour vérifier la présence de tique.

Enlever une tique sur le cheval

Afin d’éviter les piqûres de tiques, il est important de retirer la tique dès son apparition. Ainsi, lorsqu’elle n’est pas encore piquée, il est possible de la retirer à main nue.

Cependant, lorsque sa tête est plantée, il est primordial d’utiliser une pince à tique ! Globalement, les tiques se logent au niveau de la base des crins, des membres, du poitrail, des oreilles et de l’entrecuisse bien qu’elles puissent se déplacer et piquer un peu partout. Il faut donc être très vigilant !


Pour résumer, les piqûres de tiques présentent de nombreux risques sanitaires pour le cheval. Bien qu’elles soient majoritairement inoffensives, il est possible qu’elles soient vectrices de maladies telles que la piroplasmose, la maladie de Lyme ou la fièvre hémorragique équine.

Elles sont présentes un peu partout en France, il faut donc rester assez vigilant pour limiter leur apparition et surtout agir rapidement lorsqu’elles s’installent sur le cheval.

Notons par ailleurs, que d’autres parasites externes peuvent être à l’origine de maladie chez le cheval comme les culicoïdes qui transmettent la dermite estivale récidivante dont les symptômes sont souvent confondus avec des piqûres d’insectes. 

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