Pourquoi mon cheval a-t-il le nez qui coule ?

par | Nov 2, 2021 | Pathologies

Chez le cheval, il est fréquent de pouvoir apercevoir des écoulements nasals, autrement dit, le cheval « mouche » ou il a le nez qui coule. Si un simple écoulement peut être anodin, il est tout de même nécessaire de rester vigilant quant à l’apparition de certaines pathologies.

Equiswap vous propose un article qui regroupe les maladies du cheval lors desquelles il est possible d’apercevoir des écoulements nasals anormaux.

5 raisons pour lesquelles mon cheval a le nez qui coule 

  • Les allergies 
  • La gourme 
  • La grippe 
  • La rhinopneumonie équine 
  • L’emphysème 

Les allergies 

Les allergies du cheval sont nombreuses. Généralement, elles peuvent être de types médicamenteuses, alimentaires, de contact ou encore respiratoires. Dans le cas du cheval qui a le nez qui coule, il s’agit généralement d’allergies respiratoires.

Les allergies respiratoires sont souvent confondues avec l’emphysème, cependant il s’agit de pathologies différentes. En effet, l’allergie est souvent ponctuelle ou sur une courte durée tandis que l’emphysème est chronique. On reconnaît l’allergie par :

–          Un gonflement des yeux du cheval,

–          Une sensibilité aux allergènes,

–          Une toux plus ou moins importante,

–          La sécrétion de liquide nasal.

Plusieurs allergènes sont souvent en cause dans le cas des allergies respiratoires, mais il s’agit le plus souvent de :

–          La poussière,

–          Les herbages (foin et paille),

–          Les moisissures,

–          Les plantes.

Afin d’agir, il est important de déceler quel allergène est en jeu afin de l’éliminer du cadre de vie du cheval. Cette tâche est parfois compliquée à réaliser car les possibles allergènes sont nombreux.

Globalement, il est important de proposer un cadre de vie adéquat au cheval. Il est ainsi déconseillé de placer un cheval dans un box en paille lorsque celui-ci possède des problèmes respiratoires. Le choix de la litière et l’alimentation sont en effet des critères importants dans les pathologies respiratoires du cheval. Il est plus conseillé d’utiliser une litière en copeaux par exemple, ainsi qu’une alimentation moins poussiéreuse. De plus, il est possible de protéger le cheval des allergies en optant par exemple pour des masques à placer sur la tête et le nez du cheval lorsque celui-ci sort en extérieur. Enfin, dans les cas les plus graves, il est important de contacter rapidement un vétérinaire qui pourra administrer un traitement adapté, à base d’antihistaminiques par exemple.  

Nez qui coule cheval La grippe

La gourme 

La gourme est une maladie équine d’origine bactérienne très contagieuse qui concerne les voies respiratoires supérieures. Elle est liée à l’agent pathogène Streptococcus equi subspecies equi. Généralement, la maladie est déclenchée suite à la contamination par un équidé porteur (sain ou non). De plus, environ 10% des chevaux touchés deviennent porteurs chroniques après leur guérison. La transmission peut être directe (jetage, pus, expectorations, lait) ou indirecte (matériel, personnel,..).

La gourme est une maladie qui se développe davantage chez les jeunes chevaux de moins de 5 ans mais elle peut être contractée par les chevaux de tout âge. La morbidité de cette maladie est très élevée mais heureusement, la mortalité est quant à elle plus faible (environ 1 à 5% de chevaux touchés). C’est une maladie très contagieuse entre les chevaux qui peut apparaître suite à un fort stress (transport par exemple), un changement d’environnement ou à une activité physique trop importante. On la reconnaît par :

–          Un abattement,

–          De la fièvre (40°C),

–          Le déclenchement d’anorexie,

–          Une rhinite séreuse (jetage séreux, rapidement mucopurulent puis purulent),

–          Une pharyngite avec dysphagie,

Généralement, il faut compter minimum 3 mois pour éradiquer la maladie dans un groupe de chevaux touchés. Poursoigner et éviter l’apparition de la gourme, il est important de s’appuyer sur deux solutions : la prophylaxie médicale et la prophylaxie sanitaire. Aujourd’hui, il est possible de vacciner les chevaux contre la gourme. Le vaccin contre cette maladie est un vaccin dit « vivant » qui est efficace 2 semaines après la vaccination et qui protège le cheval pendant seulement 3 mois. Attention, il ne doit être injecté que chez le cheval sain ! De plus, la mise en place d’un protocole sanitaire est indispensable dès qu’un individu est détecté positif. Cela passe par :

–          Stopper les venues et sorties de chevaux extérieurs,

–          Veiller à la température quotidienne des chevaux,

–          Isoler les cas suspects,

–          Se nettoyer et se désinfecter les mains et les chaussures après chaque manipulation de cheval (porteur ou non),

–          Utiliser un matériel propre à chaque cheval,

–          Ne pas utiliser les espaces ayant accueilli des chevaux positifs durant 1 mois.

La gourme est une maladie très répandue dans le monde entier. Le seul moyen de lutter contre son développement est de respecter avec attention le protocole sanitaire en vigueur selon les structures.

La grippe 

La grippe équine est une maladie respiratoire très contagieuse entre les chevaux qui est causée par un virus influenza de type A. Les formes les plus courantes dans le cas de la grippe équine sont le H7N7 et le H3N8. Cette maladie est souvent confondue avec la rhinopneumonie équine mais il s’agit bien de maladies complètement différentes.

La grippe est transmissible très rapidement entre les chevaux. Ainsi, une écurie peut être totalement contaminée en seulement plusieurs heures. La transmission est généralement directe entre les chevaux par un processus d’inhalation des particules émises par les chevaux contaminés. Notons cependant que la transmission est également possible par le contact avec le matériel ou l’Homme. On reconnaît la grippe équine avec les symptômes cliniques suivants :

–          De la fièvre (> 40°C),

–          Un abattement,

–          Une anorexie,

–          Une toux sèche,

–          Un écoulement nasal séreux (translucide) possiblement purulent au bout de quelques jours.

Actuellement, il n’existe aucun réel traitement contre la grippe équine. Cependant, la vaccination et l’administration d’un traitement antibiotique permet de limiter le risque d’une forme grave de grippe. Le cheval guérit généralement en environ 2 semaines mais les voies respiratoires sont plus lentes à régénérer et nécessitent plus de 3 semaines lors desquelles le cheval soit impérativement être placé au repos au risque d’une surinfection.

La rhinopneumonie équine 

La rhinopneumonie équine est une maladie extrêmement contagieuse qui se dévoile selon 3 formes cliniques :respiratoire, nerveuse et abortive. Cette maladie a notamment été au centre de l’attention des cavaliers en ce début d’année 2021 avec un fort foyer épidémique en Espagne qui a causé l’arrêt de toutes les compétitions sportives équestres durant plusieurs semaines.

Deux herpèsvirus sont à l’origine du développement de la rhinopneumonie équine : l’herpèsvirus équin de type 1(HVE-1) et l’herpèsvirus de type 4 (HVE-4). La forme la plus courante est la forme respiratoire qui est liée à HVE-4. Il est possible de reconnaître la rhinopneumonie à différents signes cliniques :

–          Une hyperthermie, un abattement et une perte d’appétit.

–          Des symptômes respiratoires : une forte toux sèche et un écoulement nasal séreux.

Ces symptômes peuvent être plus ou moins sévères chez le jeune cheval ou chez le cheval non vacciné tandis que chez les autres, les signes cliniques sont souvent plus modérés. La forme respiratoire de la rhinopneumonie est rarement mortelle mais il est important de la traiter à temps afin d’éviter le risque de surinfection bactérienne.

Les causes de contamination sont importantes mais il s’agit principalement d’inhalation directe d’aérosols possédant le virus :

–          Par des sécrétions respiratoires pour la rhinopneumonie de forme respiratoire,

–          Via le contact des tissus d’un avorton touché,

–          Par les sécrétions utérines d’une jument ayant avorté.

A l’heure actuelle, il n’existe aucun réel traitement contre la rhinopneumonie équine mais la vaccination représente un pilier important contre la limitation du développement de cette maladie.

L’emphysème 

L’emphysème, également appelée obstruction récurrente des voies respiratoires, est une maladie chronique chez le cheval qui est semblable à l’asthme chez l’Homme. L’emphysème est lié à une hypersensibilité des poumons du cheval lorsqu’il inhale des allergènes respiratoires. La circulation de l’air est donc plus compliquée et plus particulièrement lors de l’expiration. Elle se traduit par :

–          Une toux sèche,

–          Une forte sécrétion de liquide nasal épais.

Les allergènes les plus souvent à l’origine du déclenchement de l’emphysème sont :

–          La poussière,

–          Les endotoxines du foin et de la paille,

–          La moisissure.

A l’inhalation de ces allergènes, les voies respiratoires du cheval se resserrent et produisent du mucus.

Il n’existe pas de réel traitement pour pallier à l’emphysème, cependant certaines mesures peuvent être adoptées afin d’améliorer le confort respiratoire du cheval au quotidien. Premièrement, il est primordial de limiter l’apparition et la multiplication des allergènes à l’origine du développement de l’emphysème.

Il est donc déconseillé de fournir du foin aux chevaux souffrant de cette maladie. Dans les cas les moins graves, le trempage du foin avant l’administration est suffisant mais pour les cas les plus complexes cela n’est pas possible. Les chevaux qui souffrent d’un fort emphysème sont alors plus aptes à vivre en extérieur. 

Ensuite, lors des fortes crises, il est possible d’administrer au cheval des anti-inflammatoires comme les corticostéroïdes et des bronchodilatateurs. Attention, ces traitements médicamenteux sont à combiner avec un mode de vie adapté au cheval qui limite les allergènes.Pour conclure, il existe une multitude de pathologies qui peuvent causer des écoulements nasaux du cheval. Ces maladies étant généralement très contagieuses, il est nécessaire de consulter un vétérinaire dès que des doutes apparaissent.

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